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Notes de lecture
3 avril 2009

Sous le charme de Lilian Dawes - Katherine Mosby

New-York, années 50. Gabriel, fraîchement exclu du pensionnat, s'installe chez son frère, ancien diplomate reconverti dans la bohème littéraire. Il va découvrir un milieu délicieusement excentrique et tomber sous le charme de Lilian Dawes, une femme mystérieuse et indépendante qui exerce une fascination sans égal sur ses proches.

Qualités :

-une sorte de Gatsby au féminin par la description des milieus huppés américains et de la fascination exercée par un personnage

-déambulations dans New-York

-arrière-plan historique : le maccarthysme, la suspicion du communisme

-des personnages hauts en couleur : Lavinia, la tante excentrique des deux jeunes hommes qui se ballade partout avec son chien répondant au nom de M.Phipps; le père de Clayton Prather qui a fait fortune dans l'extermination des cafards et qui a jadis possédé un couguar (psg qui n'apparaît pas dans le roman mais dont on entend parler); Spencer, le grand frère, qui initie son cadet à la littérature en lui donnant des cours depuis sa baignoire...

-un style alerte, rythmé par des mots d'esprits et piques dans les dialogues (notamment ceux des deux frères, de la cousine Hadley et de la tante Lavinia) : on pense à Wilde et Fitzgerald (dandysme, érudition, excentricité, sens de la répartie)

-un roman d'initiation littéraire, amoureuse et aristocratique; la chronique douce-amère d'un été

Extraits :

Extrait 1 :

"C'est dans l'agitation confuse du changement de saison, dans la clameur verte de l'espoir et de la détermination, que Lilian Dawes s'enracina puis fleurit dans mon esprit. Plus tard, j'allais passer des années à me demander pourquoi. Sans doute étais-je mur pour les expériences dans lesquelles me précipita ma toquade, et il est aussi vrai, j'imagine, qu'un premier amour est une toile sur laquelle on peint ses propres désirs. Malgré tout, certaines personnes possèdent un attrait irrésistible : cette femme laissait une marque indélébile sur l'imagination."

Extrait 2:

""[Spencer] m'incita à lire Platon et le Rameau d'or de Frazer, un texte que Spencer me pressait de découvrir depuis plusieurs semaines, mais auquel j'avais jusque-là résisté.

Je l'avais feuilleté puis abandonné aussitôt pour les raisons suivantes : son épigraphe en latin n'était pas traduite, ce qui me semblait à la fois prétentieux et arrogant de la part de l'auteur ; il était trop gros pour être tenu d'une seule main, ce que je prenais pour une offense personnelle et impardonnable; enfin il y avait la première phrase : "Qui ne connaît pas le tableau du Rameau d'Or de Turner?" , question à laquelle mon égo blessé hurlait en réponse : "Moi, et alors?"

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